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Quand intervenir ?

Chaque projet est spécifique et de nombreux facteurs peuvent influer sur cette décision. Cependant, une question plus directe éclaire souvent l’analyse : « Quelle est la conséquence si l’on n’arrive pas à débloquer rapidement la situation ? »

Est-ce un simple retard, sur une partie du projet qui n’est pas sur le chemin critique ? Est-ce un surcoût acceptable, parce qu’il suffit d’acheter une machine plus moderne ? Est-ce toute la chaîne de valeur du projet qui est en jeu, parce que les performances du produit ne seront pas au rendez-vous ? Ou encore, est-ce le risque que le client change son fournisseur, qu’un concurrent prenne de l’avance, qu’une équipe de production se retrouve au chômage technique… ?

Le fait est que, en mettant en jeu une grande part d’incertain, la démarche d’innovation fait souvent apparaître des questions difficiles :

Comment optimiser un système ou un procédé au-delà des méthodes standard ?

Pourquoi l’industrialisation révèle-t-elle une sensibilité inattendue à certains paramètres ?

Peut-on accélérer la recherche en analysant mieux de simples résultats provisoires ?

Pourquoi des défauts inconnus apparaissent-ils soudainement en production ?

Comment guider une démarche expérimentale à l’aide d’une modélisation conjointe ?

Quelle solution pour éradiquer des rebuts ou dysfonctionnements récalcitrants ?

Quelles méthodes pour mieux anticiper les risques du développement produit/process ?

De telles questions sont caractéristiques des processus d’innovation ralentis (et parfois, interrompus) par des phénomènes complexes difficiles à maîtriser.
Lorsqu’elles perdurent, ces difficultés deviennent des points durs qui déstabilisent profondément le processus d’innovation.

Des symptômes précurseurs

Qu’il s’agisse de Recherche, de Développement, d’Industrialisation ou de Production, l’expérience montre que les « points durs » développent des manifestations caractéristiques qui sont autant de symptômes permettant leur détection anticipée.

Par exemple :

RECHERCHE

  • Retours en arrière fréquents
  • Restriction des études à certains paramètres seulement
  • Plusieurs réponses à optimiser et compromis apparemment impossibles à établir.

DÉVELOPPEMENT

  • Performances instables ou difficilement atteintes
  • Les solutions manquent de robustesse
  • Des phénomènes inconnus deviennent prépondérants et ruinent les performances.

INDUSTRIALISATION

  • Dégradation des performances
  • Produit-Process capricieux, difficile à maîtriser
  • Le process de fabrication est bien plus complexe que prévu.

PRODUCTION

  • Dysfonctionnements récalcitrants, défauts inconnus ou inexplicables
  • Contrôle à 100% nécessaire, fabrication « sensible »
  • La SPC reste inefficace à monitorer les étapes-clés.
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Quelle interprétation ?

L’apparition de tels symptômes montre que le processus d’innovation a perdu sa dynamique propre.

  • Si ces symptômes concernent une phase de R&D ou d’industrialisation, celle-ci est probablement en voie d’enlisement, c’est-à-dire que les efforts réalisés pour atteindre l’objectif produisent de moins en moins de résultats.
  • S’ils concernent une phase de production, le process souffre d’une situation non-maîtrisée et coûteuse, soit directement en termes de rebuts, soit en termes d’efforts des équipes pour en réduire les conséquences au quotidien.

Dans les deux cas, l’utilisation de méthodes de diagnostic spécifiques permet de proposer rapidement un plan d’action adapté.